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Strobist Lighting 102 – Leçon n°1 – Angle et position

Si vous arrivez directement ici, vous avez peut-être raté l’introduction ;-) Et voilà donc la première leçon et les premiers exercices ! Bon comme l’avoue David Hobby dès le départ, les premiers exercices ne sont pas très excitants et j’étais le premier à ne pas être emballé de passer 1h à faire des photos d’une petite statuette en bois dans ma chambre… Mais il faut se forcer, le fait de réaliser ces petits exercices permet de mieux assimiler les principes de base pour pouvoir se faire plaisir par la suite !

Pour cette première séance, il a déjà fallu que je trouve un modèle coopératif et patient :-D J’ai d’abord essayé une peluche de Mogwaï, mais c’était pas l’idéal et je me suis donc orienté vers une petite statuette en bois. Je l’ai posé sur un support devant un mur de ma chambre (après avoir fait un peu de place) et j’ai installé mon boitier sur trépied à environ 2m avec l’émetteur Cactus installé.

Angle

Comme l’indique le titre de cet article, la première leçon du « Lighting 102 » commence par expliquer l’intérêt de déporter le flash et de la placer à gauche, à droite ou encore derrière notre sujet. On aura donc un certain angle entre la source de lumière et notre boitier. Pour commencer, faisons une première photo avec le flash juste au dessus du boitier pour se rendre compte de ce que ça donne quand le flash n’est pas déporté.

Concernant la configuration du boitier et du flash, je me suis réglé à 100iso, f5.6, 1/250e (vitesse synchro) et le flash était à 1/32. Vous pouvez partir de ces réglages et les adapter suivant la luminosité de la pièce et la disposition du sujet/boitier…

La première chose que l’on remarque sur cette photo c’est qu’il y a très peu d’ombres créées par le flash sur notre sujet (il y a bien-sûr celle sur le mur derrière mais nous ne nous y intéresserons pas pour le moment). C’est tout à fait normal car le flash est très proche de l’axe de notre appareil et c’est pour cela que cette configuration d’éclairage au flash n’est pas intéressante. Sans ombre, il est difficile de se rendre compte des formes, du volume du sujet : c’est ce qu’on appelle un éclairage « tout-plat » :-D

Pour mieux se rendre compte de l’importance de l’angle, passons à la seconde étape. J’ai mis le retardateur de mon boitier sur 2s et après avoir appuyé sur le déclencheur, je suis venu placer mon flash à 45° par rapport à mon sujet et à la même distance que précédemment (pour ne pas changer l’exposition).

On voit que l’ombre portée sur le mur est maintenant à droite (le flash à gauche de l’appareil donc) et que les parties exposées à la lumière du flash ne sont pas les mêmes que sur la photo précédente. On a créé des ombres sur le dos/arrière de la tête du « monsieur » et sur le devant de la « demoiselle ». Le but est de révéler la forme du/des sujet(s) en éclairant les zones que l’on souhaite et en apportant pour cela un angle entre la source de lumière et l’appareil. C’est un éclairage beaucoup plus naturel et qui s’apparente plus à l’éclairage que l’on voit dans notre vie de tous les jours où la lumière vient rarement du dessus de notre tête ;-)

Un des principes du Strobist, c’est d’utiliser des flashs cobra comme source de lumière et il y a un petit inconvénient à cela. En effet, étant donné que la lumière n’est pas continue, on ne verra donc ce que donne notre éclairage qu’après avoir déclenché… pas pratique. La/une solution est de se placer « à la place » de notre flash pour voir ce qu’il va éclairer. C’est ce que j’ai fait sur la photo ci-dessous en adoptant le point du vue du flash correspondant à la photo précédente.

A partir de là c’est tout simple, ce que l’on voit, c’est ce que le flash va éclairer et tout ce qu’on ne voit pas sera dans l’ombre. A force d’entraînement cela devient apparemment intuitif et le placement du/des flash(s) devient du coup également plus simple. Ça c’est Mr Strobist qui le dit, je n’ai pas encore pu vérifier ;-)

Ensuite j’ai fait d’autres photos de ma statuette en modifiant l’angle du flash par rapport au sujet pour voir les différences de rendu (assez importantes) que l’on obtient juste avec ce changement.

A 45° à droite : pas très adapté à ce sujet.

A 90° à gauche.

A 90° à droite.

A 45° à l’arrière-droite : le fond change totalement de rendu car le flash est dans l’ouverture d’une porte qui est donc dans le mur à droite de la statuette et le fond n’est pas du tout éclairé par le flash.

A 45° à l’arrière-gauche.

Cette première partie explique un concept finalement assez basique et souvent déjà assimilé car c’est quand même la base de tout éclairage. Malgré tout, ce point n’est pas facile à maîtriser car pour une même configuration d’éclairage, le rendu dépendra du modèle ou de l’objet photographié. Rien qu’en jouant sur ce paramètre, on peut changer le rendu d’un modèle/objet du tout au tout !

Position

Passons maintenant au deuxième paramètre qui est la position de la source de lumière. Ce qu’on entend par position, c’est en fait la distance entre la source de lumière et le sujet. Commençons par une première photo en mettant le flash à 45° à gauche de l’appareil et en l’éloignant au maximum du sujet (qui doit lui-même être éloigné du mur d’au moins 1 ou 2m). Il faudra sûrement que vous augmentiez la puissance du flash et/ou que vous ouvriez pour garder une exposition correcte.

On obtient donc la photo ci-dessus avec la statuette bien exposée et le mur/fond qui est assez clair (bleu pâle en réalité). Bon, jusque-là rien d’extraordinaire me direz-vous !

Passons maintenant à la deuxième photo où j’ai approché le flash au maximum de mon sujet (sans qu’il ne rentre dans le cadre…). Du coup, en gardant le flash à la même puissance que précédemment, il m’a fallu fermer le diaphragme pour garder une exposition correcte sur la statuette car plus le sujet est proche de la source de lumière plus la lumière est puissante.

Après avoir fait les réglages qui-vont-bien sur le boitier, on obtient donc la photo ci-dessus avec la statuette qui est exposée de manière à peu près identique à la première photo mais avec un fond pratiquement noir. Entre temps j’ai seulement rapproché le flash du sujet !

Pourquoi cette différence de luminosité au niveau du fond alors ? Attention ce qui suit est un peu « compliqué mais extrêmement important !

Le paramètre qui varie ici est en fait le ratio entre la distance flash/sujet et sujet/fond. Sur la première photo, la distance entre le flash et le sujet est d’environ 4m et la distance entre le flash et le mur d’environ 5,5m. Elles sont donc relativement proches, le sujet et le fond sont donc éclairés à peu près de la même manière.

Cela nous apprends une première chose : c’est qu’il est possible d’éclairer d’une manière homogène un sujet étendu (un groupe de personnes par exemple ou alors un sujet et son fond) en éloignant suffisamment la source de lumière. Une des conséquence sera que la lumière ne sera pas très puissante et que cela pourra donc nécessiter de puissants flashs selon la situation. Il y aura également d’autres conséquences sur la lumière mais nous verrons ça plus tard.

Sur la seconde image, le flash est à environ 0,25m du sujet et donc à 1,75m du mur. On a alors une grande différence de distance car le mur est 7x plus loin du flash que le sujet. Le sujet, qui se trouve dans la zone où la lumière est très puissante, est donc correctement exposé mais la lumière s’estompe très rapidement derrière lui ce qui donne ce fond très sombre.

C’est la deuxième chose importante : la lumière a une « profondeur de champ » ! Hé oui, c’est le même principe que la netteté ! Et c’est très important car cela nous permettra notamment d’utiliser plusieurs sources pour éclairer différents plans sans que ces sources interfère les unes avec les autres ! On pourra par exemple éclairer notre sujet avec un flash et le fond avec un autre flash de manière indépendante.

J’avais déjà remarqué (inconsciemment surtout) ce phénomène mais là tout s’éclaire ! Le fait d’en avoir vraiment conscience et de comprendre ce principe va me permettre de mieux m’en servir :-)

Et voilà fin de cette première leçon Strobist. La rédaction de cet article a été plus longue que je le pensais mais j’ai essayé de faire en sorte d’être le plus clair possible. Si vous voyez des boulettes ou que vous trouvez que certains points ne sont pas très clairs, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires ou par mail et j’essayerai d’y remédier.

Merci de m’avoir lu et pratiquez bien en attendant la prochaine leçon : taille apparente de la source de lumière !

PS : La suite se passe par ici !

28 commentaires

  • Stephb

    Débutant moi-même avec des flashs déportés, je suis bien heureux de découvrir ton site, et en particulier cet article. Si les prochains sont de la même qualité, je reviendrai souvent.

    Stephb

  • Florian

    Super article Guillaume! Je suis quotidiennement ton site et partage tes découvertes dans ce monde créatif sur le strobist. Je viens de me prendre un mini kit pour débuter alors tes tutos sont pour moi des bible d’apprentissage….
    En tout cas si cela te prends du temps pour la rédaction, je t’en remercie grandemment…A quand le prochain épisode?

    • Guillaume Ménant

      Merci beaucoup ! En effet la rédaction de mes articles me prends du temps mais ça m’est utile pour mettre à plat ce que j’ai appris et ça sert aussi à priori à d’autres d’après ce que je vois :-D

      Le prochain épisode va devoir attendre un peu car je n’ai plus de boitier… Au moins 2-3 semaines je pense :’-( Entre temps il y aura des articles « photo » par contre ;-)

  • Guillaume Ménant

    Je fais suite à une question qui m’a été posée sur le site VirusPhoto concernant des termes utilisé pour caractériser la puissant d’éclairage d’un flash. En effet, certains parlent d’éclairer le sujet à F11 et le fond à F4 par exemple (notamment utilisé dans le L102).

    Alors personnellement je ne suis pas non plus familier de ces termes car ce sont des expressions qui étaient, je pense, plutôt utilisées avant l’arrivée du TTL sur les flashs.

    Malgré tout, je pense avoir compris leur signification en lisant différents textes sur l’utilisation des flashs. Je pense donc que pour une certaine sensibilité (100ISO par ex) et un certain temps d’exposition, la valeur F4 ou F11 correspond à l’ouverture qu’il faudrait utiliser pour avoir une exposition correcte sur la zone concernée.

    Petit exemple, si on a un sujet éclairé à F11 et un fond à F4, on aura un fond beaucoup plus sombre que le sujet.

    J’espère en aider certains et ne pas avoir raconté de conneries mais à priori ça se vérifie quand je lis le L102.

    • M-S-P M_S_P

      Bonjour, c’est la valeur mesuré sur un flashmètre. Si on décide de shooter le sujet a f/8 il faut réfler le flash pour que le flashmètre affiche f/8 tout simplement. Marc.

  • micky

    Salut.
    Merci d’écrire ces articles , je viens de me constituer un kit de débutant et je suis un peu perdu parmi toutes les choses qu’on peut trouver sur la toile au sujet des flash déportés.
    Continue….

  • Arnaud

    Salut, j’aurai une seule remarque (je suis débutant dans le strobist et viens tout juste de commander mon matériel). Il serait excellent de pouvoir avoir les données Exif des photos : focale et temps de pose surtout. Ca aiderai encore plus je crois. Désolé si la question à déjà été posée.

    A bientôt car je vais suivre les articles de ce site!

  • Dominique-André

    Très chouette votre site, je viens de le découvrir tout à fait par hasard. Il correspond exactement à ce que je recherchais voulant bientôt me lancer dans l’achat de mon premier flash Nikon SB910. et me lancer par là dans le strobist. Comme d’habitude, il y a beaucoup de site en anglais, peu en français donc, j’apprécie d’autant plus le vôtre ! … Pour en revenir au Strobist, je trouve génial ce principe. On peut faire son petit studio sans tomber dans des investissements de dingues pour un amateur ! …

    En plus, on peut faire, et c’est le but, vraiment des images tout à fait remarquable, très « pro ». Je vous recommande chaudement un ami photographe canadien vraiment doué, Nicolas Paquet. Ce gars à une imagination et une créativité incroyable. Il y a beaucoup de photos strobist dans son challenge 365 (1 photo/jour pendant 1 an) dont je vous donne le lien : http://www.flickr.com/photos/kipourax/sets/72157604503163154/with/3026612474/

    Quand on va ça … moi je dis chapeau l’artiste ! … Bonne continuation à vous, moi je pars à la découverte de votre site … :-)

      • Dominique-André

        Impressionnant hein ;-) … ^^ après le challenge du 365, il y aussi le 52 (1photo/semaine) qui est sympa aussi et moins monopolisateur de notre temps… ^^ …

        Ce qu’il y a d’impressionnant dans le 365 que je vous ai proposé est bien-sûr l’imagination du garçon mais surtout vu le sujet qui nous occupe ici, est qu’une grande part des strobist réalisés l’ont été avec un seul flash au départ et même pas un SB900, un SB700 ou 800 de mémoire …

        Donc tout cela ouvre tout de même des perspectives pour moi , nouvelles et très intéressantes car à partir du moment où l’on maîtrise à ce point le strobist, ainsi que le fait mon copain canadien, où sont les limites ???? … Moi je ne les vois pas …

  • Abdel

    Je trouve vos explications au sujet du Strobisme fascinantes de simplicité. Je dévore vos articles sans commune mesure. Merci de les partager avec les novices.
    J’adore ton blog.

  • LUCAS

    Bonjour,

    Cela fait plusieurs jours que je consulte ton blog, très interessant sur le strobism.
    Par contre je viens de voir que des pages étaient détectées comme infectées par antivirus (demande de telechargement en chargant une page)
    A vérifier de ton côté, car je n’avais pas ça il y a quelques jours…

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